Rester vivant

Quand j'ai expliqué à mon entourage que j'allais effectuer un saut en parachute, quelques-uns ont cru qu'il s'agissait d'une énième lubie de ma part. Selon eux, je suis une sorte de Peter Pan, incapable de grandir. Bref, ils étaient à des années-lumière de ce que cet acte pouvait signifier à mes yeux. Mais comme je me moque comme d'une guigne du qu'en dira-t-on, j'ai effectué ce saut le week-end dernier, à l'aéroclub de Soulac. Et je souhaiterais expliquer avec un peu de retard ce qui m'a conduit à me jeter dans le vide, pour ceux qui auraient la même réaction que mon entourage au saut en chute libre. Ce dernier a, à mon sens, une utilité injustement méconnue. Aujourd'hui, nous vivons dans une société où nous ne sommes plus que l'ombre de nous-mêmes. A une époque qui ne remonte pas à si longtemps que ça, l'homme était constamment menacé par la nature elle-même. Il survivait à chaque instant. E c'est ce risque permanent qui a fait de lui ce qu'il est ; c'est ce risque qui l'a fait évoluer. Parce qu'à bien y réfléchir, c'est bien le risque qui fait de nous ce que nous sommes : c'est grâce à lui que nous nous sentons plus forts. Chaque fois que nous le bravons et que nous en ressortons vivant, nous découvrons que sommes plus solides que ce que nous imaginions. Mais la question se pose alors : si le risque est essentiel pour que nous puissions évoluer, à quoi nous condamne une société où nous ne sommes plus confrontés au risque ? Je crois que plus une société offre une vie confortable, plus nous devons faire en sorte de nous confronter à nous-mêmes, de manière à en ressortir plus fort. Il n'y a pas de victoire sans épreuve. Et le mieux, dans tout ça, c'est que ces épreuves-là ne sont dangereuses qu'en apparence, et ultra-sécurisées derrière. Alors, quelle épreuve vous imposerez-vous vous-même ? Je vous mets en lien le site où j'ai trouvé mon saut en parachute à Soulac. Je ne vous traite pas de lâche : c'est seulement mon côté prosélyte.