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Sur Ma Route
10 décembre 2016

Protectionnisme à l'Irlandaise

En matière de protectionnisme, on ne parle le plus souvent que des tarifs de douane. Mais il existe toute une panoplie de mesures possibles allant dans ce sens, comme je l'ai redécouvert à l'occasion d'un séminaire à Dublin. Un intervenant se penchait en effet sur ces autres mesures de politique commerciale, et notamment sur trois instruments : les contingents (ou quotas à l’importation), les obstacles non tarifaires, et les subventions à l’exportation. Les contingents, comme leur nom l'indique, plafonnent le volume des importations. Par exemple, le gouvernement pourrait limiter celles de voitures japonaises à un maximum de 100 000 par an. Bien qu’ils limitent le volume des importations, les contingents ne signifient pas pour autant qu’ils sont sans effet sur les prix intérieurs des biens qui en sont l’objet. L’offre diminuant, le prix d’équilibre sera en effet plus élevé que dans un régime de libre échange. Les quotas sont ainsi assez semblables aux droits de douane. Le prix intérieur augmente pour les consommateurs, et ce prix plus élevé permet à des producteurs nationaux inefficients d’offrir un volume de production plus important qu’en régime de libre échange. Ils débouchent évidemment sur un gaspillage social, comme les tarifs douaniers. Comme les contingents augmentent le prix intérieur du bien soumis à des limitations, les fournisseurs étrangers qui réussissent à vendre leurs produits feront de larges profits. Si ces profits vont aux étrangers, ils représentent un coût social net des contingents qui s’ajoute aux coûts engendrés par l’imposition d’un droit de douane équivalent. Toutefois, le gouvernement pourrait toujours vendre aux enchères des licences d’importation et récupérer ainsi cette somme. Les importateurs privés ou les fournisseurs étrangers seraient prêts à offrir cette somme pour détenir une licence d’importation. Deuxième mesure, et non des moindres : les obstacles non tarifaires (ONT). Là, ce sont des règlements administratifs qui opèrent une discrimination à l’encontre des biens étrangers et en faveur des produits nationaux. Ils peuvent prendre la forme de délais aux frontières à l’entrée des biens importés, d’obligations adressées aux fonctionnaires d’avoir à utiliser des produits nationaux, ou de campagnes publicitaires du type « Achetez français ». Les obstacles non tarifaires peuvent aussi prendre des formes plus subtiles. Des contrats peuvent spécifier des normes bien connues des producteurs nationaux, mais peu familières aux producteurs étrangers (normes sanitaires, de securité, etc.). Viennent enfin les subventions à l'exportation. Les différents pays se servent de la politique commerciale pour accroître les exportations. Les instruments peuvent aller d’une subvention directe à un crédit bon marché ou à une exemption de certains impôts nationaux. Evidemment, tous ces instruments sont, comme les tarifs douaniers, une aberration qui paralyse et dessert l'économie nationale. Si leurs effets sont « bénéfiques » à court terme pour l'industrie protégé, force est de constater qu'ils sont désastreux à moyen et long terme, et ruinent notre économie sous couvert de protéger une industrie de toute façon condamnée. Cela dit, le protectionnisme peut avoir du bon, à certains moments. Pour ce séminaire à Dublin, par exemple, nous avons été choyés tout du long par le staff de l'organisation, et nous avons bien apprécié notre séjour. D'ailleurs, je vous mets un lien vers l'agence à laquelle nous avons fait appel.

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