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Sur Ma Route
27 mai 2015

Parler Allemand

Bientôt fini le fait de parler allemand à l'école ? Certains laissent à penser que l'arrêt des classes bilangues arrêtera tout net l'apprentissage de l'allemand. La réforme des collèges visant à favoriser l’apprentissage d’une seconde langue étrangère dès la classe de cinquième, et non plus la quatrième, peut sembler aller dans la bonne direction. Sauf qu’elle va s’accompagner, si l’on en croit la ministre de l’Éducation nationale, de la disparition des "classes bilangues" au motif qu’elles seraient trop élitistes. Un arrêt de mort pour la langue allemande?? Possible, avec des conséquences non négligeables. Face à l’anglais, il est difficile de lutter. Il est rare en effet qu’un jeune Français ne choisisse pas l’anglais lorsqu’il entre en sixième. Lorsqu’il doit opter pour une seconde langue, bien souvent, parce qu’on l’imagine plus facile, on retient l’espagnol. Avec pour résultat que l’allemand ne recueille l’intérêt que d’un nombre limité d’élèves. En instaurant des classes bilangues, c’est-à-dire où l’on enseigne dès la sixième deux langues étrangères en parallèle, très souvent l’allemand conjointement avec l’anglais, une place est faite aux langues autres que l’anglais. Depuis leur création en 2004, ces classes ont permis la stabilisation des effectifs en allemand, qui allaient autrement en régressant. Aujourd’hui, 15?% des élèves du secondaire apprennent la langue de Goethe, soit environ un million de jeunes Français. Nous partons de loin en ce domaine. La France et l’Allemagne ont inspiré toutes deux la construction européenne. Au lendemain du second conflit mondial, les initiatives visant à rapprocher les deux ennemis d’hier ont été multiples avec, en son cœur, l’apprentissage mutuel de la langue du voisin. Cet effort a été accentué encore par le traité de l’Élysée en 1963, qui a placé l’apprentissage de la langue du partenaire au cœur de la coopération franco-allemande. Il a encore été renforcé dans l’agenda 2020 signé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. “Aujourd’hui, 15?% des élèves du secondaire apprennent la langue de Goethe, soit environ un million de jeunes Français.” Avoir une jeunesse parlant plusieurs langues est bien sûr un atout. Tout ne peut passer par l’anglais qui, quoi qu’on en dise, est devenu en quelque sorte une langue extra-européenne et véhicule une vision du monde qui, par certains côtés, confine au schématisme et à l’abêtissement. Dans le cas de l’allemand, les enjeux économiques sont importants. En termes d’emplois tout d’abord, plusieurs milliers de postes dans une pluralité de secteurs et pour lesquels des bilingues franco-allemands sont requis ne sont pas pourvus, faute d’un nombre suffisant de Français parlant allemand. La France et l’Allemagne sont chacun pour l’autre le principal partenaire économique. Mieux se connaître, être familier de la culture et des modes de pensée de l’autre est un plus qui se traduit en termes de compétitivité, de rayonnement mais aussi de soft power. Aujourd’hui, près de 20?% des jeunes Allemands étudient le français. Comment croire que les länder, voire même le gouvernement en Allemagne, ne finissent par se demander pourquoi faire de l’apprentissage du français une priorité, alors même qu’en France, l’heure est au renoncement?? La réciprocité est souvent de mise au niveau international, c’est le cas en matière linguistique.

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